Le bougre en personne!

Citation :

Le « Père Duchesne » pour remplacer Louis XVI...
Usant du langage du peuple, le journaliste Jacques René Hébert exprime les sentiments de ce dernier dans son journal Le Père Duchesne sous le titre Qu'allons-nous faire de ce gros cochon ? :
« Je m'en vais boire ma goutte à un petit café du Port au Blé. Je n'eus pas plutôt foutu mon cul sur un tabouret, qu'aussitôt j'entends chanter à pleine gorge « Ça ira, ça ira, vive la nation », je fous mon nez à la porte, que vois-je ?
Une troupe de braves bougres armés de piques, tenant bras dessus, bras dessous nos lurons de la Halle, eh, d'où venez-vous donc vous autres que je leur dis, est-ce qu'il y a encore des Bastilles à prendre ?
Ah, père Duchesne ! Où était-tu donc ? Nous venons de prêter le serment de mourir pour la patrie et ce serment ne sera pas celui d'un jean-foutre (...)
Nos bougres m'emmènent avec eux, à un cabaret voisin, à peine pouvait-il nous contenir. On me donne la place d'honneur, non pas à cause de ma qualité mais pour être plus à portée de m'entendre. Dans un clin d'oeil on fait disparaître une cinquantaine de brocs. Eh bien, père Duchesne, me dit la mère Caquet l'écailleuse, que penses-tu de notre foutu roi de carreau ?
Ce que j'en pense, foutre, mon avis est qu'on le foute aux petites maisons dans les loges des insensés, puisqu'il n'existe plus de cloître pour l'y mettre à l'ombre et l'y tondre comme faisaient nos bons aïeux aux rois imbéciles et fainéants. Les Français se débarrassaient donc de ces couillons-là, quand ils ne leur convenaient pas, me dit le père, un charbonnier, eh oui, sans doute est-ce qu'ils n'en ont pas toujours eu le droit, un roi est un mannequin qu'on ne prend et qu'on ne garde que pour la forme, quand il ne convient pas, on le fout de côté, il se trouve alors un brave homme ou un homme plus fin que les autres qui
prend sa place, voilà comment a monté sur le trône de France ce Capet qui a engendré une foutue race maudite qui nous opprime et nous gruge depuis tant de siècles (...)
Sur le coup de temps, Cateau, l'écosseuse s'écrie, c'est foutu, plus de Capet, plus de liste civile, plus d'Autrichienne, il n'y a pas besoin d'un aristocrate pour nous gouverner, et quelque
bon bougre comme nous autres y tiendra aussi bien sa place qu'un foutu pourceau qui ne sait que se saouler. On dit comme ça que le peuple est souverain, j'sommes le peuple, partant une bonne fois, il faut essayer de notre droit en nous donnant quelqu'un qui nous convienne.
Nous ne lui foutrons pas la couronne, car c'est l'étei-gnoir du bon sens et de la vertu; mais, foutre, nous
voulons qu'il soit toujours sans façon, comme le père Duchesne. J'appuie la motion, dit le père Bondo, le plus fort de tous les forts du Port et des Halles et je demande que le père Duchesne soit régent du royaume pendant l'imbécilité de Gilles Capet, ci-devant Roi de France.
Vive le père Duchesne, me voilà aussitôt proclamé régent. On promet de soutenir mon droit avec trois cent mille piques; allons foutre, ça ira.
Que feras-tu, père Duchesne, à ton avènement à la régence ? Je commencerai par foutre la pelle au cul à tous les faux patriotes qui se sont glissés comme des serpents à l'Assemblée nationale, à la municipalité, dans le département. Je vous assemble une nouvelle législature composée, non pas seulement de citoyens actifs, mais de tous les braves bougres, pauvres ou riches méritant cet honneur par le patriotisme et leurs talents. Quand le corps législatif sera aussi bien organisé (...), je ne serai pas si foutue bête que de vouloir faire tout par moi-même et je m'en rap-
Eorterai à ceux qui sont plus abiles que moi (...) Je protégerai les arts, je soutiendrai le commerce, je ferai couper le cou à tous les agioteurs, je laisserai le peuple se faire justice des mouchards, de ceux qui les font agir, et dans ce cas je permettrai au tribunal de la lanterne d'aller soustraire. Bientôt les abus disparaîtront, l'abondance renaîtra, le peuple sera heureux; cependant Gilles Capet aura terminé sa vie honteuse dans sa loge et son abominable femme sera crevée à la Sal-pêtrière; leur fils sera alors devenu grand, il aura été élevé dans le travail et la misère, il aura oublié tout son premier attirail, enfin il aura appris si l'on veut à cette époque, si on a besoin, je ne ais pas d'un roi car il n'en faut pas si l'on veut être libre; mais si on a absolument besoin d'un petit faussaire, on pourra jeter les yeux sur lui et il succédera au père Duchesne (...)»

le père duchesne c'est un cousin du père peinard ? il y a comme un air de famille dans le texte .

Ca c'est une vraie trogne, foutre !!!

c'est qui le père peinard ?

En tout cas il y avait de l'entousiasme jadis